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Claude Wauthier

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Une démarche artistique semble vouloir nous encrer dans un processus plutôt que de laisser la créativité se manifester selon le moment. Un processus qui semble n’avoir d’autre but que de combler des critères académiques qui peinent à s’accrocher à la véritable raison de l’artiste: créer. 

Au-delà de l’apparente omniprésence de l’incohérence, chaque petit hasard forme collectivement une harmonie qui nous échappe; tout comme la conscience des relations entre les différents événements de la vie, qui paraissent affranchis un de l’autre, produit une trace perceptible du périple existentiel. L’existence se révèle par-delà le bruit incessant de la Vie.

Comprendre les mécanismes de l’existence la réduit à un mécanisme. Une équation circulaire impossible à résoudre. Émettre un point de départ à une démarche est admettre la linéarité de la création qui puise ses ressources dans la pensée omnipotente. Une pensée, une création. Le moyen d’expression doit se rattacher à cette prise de conscience.

Ma démarche artistique ne peut être fixe. Se fixer s’est mourir lentement. La fascination pour le cercle, la mécanique, le comment ça marche et l’empreinte qui reste inspirent une direction que volontairement je laisse aller. Le résultat est toujours surprenant. Le subconscient sait ce que la maladresse de la main peine à reproduire. Le spectateur interprète, cherche l’intention et soudainement, l’acte subconscient du départ est remplacé par la rationalité de ce que parfois nous ne comprenons pas.

Admettre qu’un objet est banal sur le seul fait de son apparence revient à dire que tout ce qui nous entoure est banal car au départ, nous sommes tous de la même essence. Lorsqu’un objet «banal» m’attire, c’est que le subconscient sait ce que le perçu ne voit pas immédiatement. Il faut alors lui attacher un processus créatif et laisser l’objet prendre forme sous les mains de l’artiste. Les bouts de lames de suspension trouvées «au hasard» sur le bord de la route, deviennent dès lors des objets de contemplation qui appellent l’imaginaire du spectateur.

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